La figure de l’ejido au Mexique a constitué le support principal des redistributions de terres dans le cadre de la réforme agraire et un pilier du régime de régulation foncière et politique rurale au cours du XXe siècle. Ce travail analyse la trajectoire et les recompositions des structures de propriété dans une communauté ejidale du Centre du pays, depuis sa formation, au milieu des années 1930, en s’intéressant plus spécifiquement aux effets des réformes néolibérales des lois de réforme agraire de 1992 et à ceux de l’Accord de libre-échange avec les États-Unis et le Canada. Il examine en particulier les incidences de la libéralisation du marché des terres ejidales et des possibilités juridiques d’adoption du régime de propriété privée. Ces dynamiques sont analysées en référence aux processus historiques d’articulation entre l’agriculture paysanne et des structures entrepreneuriales, de diversification économique des ménages ruraux et de changement générationnel. Elles permettent de mettre à jour des facteurs-clés des processus contemporains de dissolution de l’institution ejidale.