Recherche sur le foncier rural au Sud Structurer Valoriser Dynamiser

Quentin Grislain : soutenance de thèse le 12 décembre 2022

Quentin Grislain à le plaisir de vous annoncer la soutenance de sa thèse de doctorat en géographie intitulée :

« Promesses et effets des observatoires fonciers. Une géographie politique de dispositifs sociotechniques pour le développement en contextes africains et sénégalais (1980/2022) ».

La soutenance aura lieu publiquement le lundi 12 décembre 2022 à 14h en salle 100 au Centre de colloques du Campus Condorcet, 1 place du Front populaire, 93322 Aubervilliers (sortie n°2 de la station Front populaire – ligne 12).

Pour les personnes qui souhaitent suivre la soutenance en distanciel, il sera possible de le faire à partir de ce lien.

Le jury sera composé de :

  • Jérémy BOURGOIN, CIRAD, co-directeur
  • Perrine BURNOD, CIRAD, présidente du jury
  • Tarik DAHOU, IRD, rapporteur
  • Thierry JOLIVEAU, Université Jean Monnet de Saint-Étienne, rapporteur
  • Géraud MAGRIN, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, directeur
  • Matthieu NOUCHER, CNRS, examinateur
  • Charline RANGÉ, GRET, examinatrice
  • Sina SCHLIMMER, Ifri, examinatrice

Résumé :

En Afrique subsaharienne, depuis le début des années 1990, le concept d’observatoire foncier a soulevé un fort intérêt dans le champ du développement. Pourtant, malgré la grande visibilité du concept, beaucoup d’observatoires fonciers restent au stade de projets de papier avec peu de concrétisations sur le terrain ou n’ont qu’une existence symbolique (un logo, un atelier de lancement, un site Internet) sans production réelle d’informations ni diffusion de connaissances.

Cette thèse a pour but de proposer une lecture critique des observatoires fonciers en Afrique en général et au Sénégal en particulier. Située à l’articulation d’une géographie politique de l’information dans le champ du foncier, et des dispositifs sociotechniques qui assurent sa construction, son partage et sa circulation, d’une sociologie de l’action publique en contextes africains et d’une réflexion sur le développement, la thèse vise à comprendre pourquoi, alors que le concept d’observatoire foncier est promu de façon répétée depuis presque trente ans, avec de nombreuses tentatives avortées et peu de réalisations concrètes sur le terrain, les observatoires fonciers sont à la fois autant désirés et si peu fonctionnels.

Elle s’organise autour de trois axes d’analyse : la circulation du concept au sein du continent africain ; les processus de fabrique et de mise en œuvre des observatoires fonciers ; les effets sur l’action publique. La thèse montre que le concept d’observatoire foncier a évolué vers l’un de ces mots à la mode que de nombreux acteurs utilisent dans le champ du développement mais qui signifient beaucoup de choses différentes pour différents types d’acteurs. Elle met également en lumière les nombreux écarts de mise en œuvre (implementation gaps) entre ce qui était prévu dans les documents de projet et ce qui advient sur le terrain. Enfin, face à de nombreux observatoires sans données, la recherche met en évidence que la dimension symbolique des observatoires fonciers prend le pas sur leur matérialité et les effets concrets sur l’action publique.

Finalement, le résultat principal de cette recherche est de mettre en évidence que, jusqu’à présent, les observatoires fonciers tels qu’ils ont été mis en place en Afrique ne sont pas parvenus à répondre aux attentes de leurs promoteurs et à influencer les processus de politique foncière.

Mots-clés :

Observatoires fonciers, action publique, ressources, concept voyageur, mythe sociotechnique, implementation gaps, géographie politique, pays sous régime d’aide, Afrique

Affiche