Recherche sur le foncier rural au Sud Structurer Valoriser Dynamiser

Soutenance d’HDR de Coline Perrin : “Pour une géographie du foncier agricole pour tous”

J’ai le plaisir de vous inviter à la soutenance de mon habilitation à diriger des recherches (HDR) intitulée :

La terre au prisme de la territorialisation de l’action publique. Pour une géographie du foncier agricole pour tous.

Elle aura lieu le vendredi 16 septembre prochain à 14h à l’université de Paris Ouest Nanterre La Défense, en salle B016 (bâtiment B – Pierre Grappin).

Un lien de visioconférence peut vous être communiqué sur demande à l’adresse suivante : coline.perrin@inrae.fr

Je serai heureuse de fêter cela avec vous autour d’un verre vers 18h – merci de me confirmer votre présence pour l’organisation.


La soutenance aura lieu devant le jury suivant :

  • Claire Aragau, Université Paris Est Créteil, Examinatrice
  • Mayté Banzo, Université Bordeaux Montaigne, Examinatrice
  • Éric Charmes, École nationale des travaux publics de l’État, Examinateur
  • Philippe Madeline, Université de Caen, Rapporteur
  • Christine Margetic, Nantes Université, Rapporteure
  • Romain Melot, INRAE, Examinateur
  • Monique Poulot, Université Paris Nanterre, Garante

Résumé :

Dans le volume inédit de cette habilitation à diriger des recherches, je défends l’idée que la gestion du foncier agricole est une pierre angulaire pour répondre aux attentes sociétales en matière d’alimentation, de paysage et d’environnement, et, au-delà, pour que cette transition agroécologique et alimentaire souhaitée soit juste. J’analyse comment ces enjeux pluriels modifient les modalités de l’action publique foncière et conduisent les acteurs locaux à innover. Cette recherche s’ancre en géographie sociale et politique, tout en faisant le lien entre la géographie agricole et rurale et l’aménagement du territoire.

De nature épistémologique, le premier chapitre montre le renouveau des recherches sur le foncier agricole en France depuis 2000. Je l’explique par l’affirmation d’un système foncier agriurbain au cœur des nouvelles relations villes-campagnes, puis l’émergence d’un système foncier agroécologique et nourricier porté par de nouveaux acteurs. Ces deux systèmes bousculent sur ses marges le système foncier agricole productif dominant depuis plusieurs décennies.

Dans les chapitres suivants, j’analyse l’évolution des politiques territoriales et l’articulation des innovations foncières agricoles dans l’Hérault au prisme de ces différents systèmes fonciers en tension. Par ce récit territorial, j’interroge notamment le rôle et la place des collectivités territoriales dans les questions foncières agricoles, en lien avec d’autres acteurs agricoles, citoyens ou associatifs.

Le second chapitre rend compte de la politique pionnière du Département sur les espaces naturels sensibles depuis 1980, conduisant à la constitution d’un vaste domaine public géré en partie en agroécologie et ouvert au public. Il souligne l’intérêt de ce niveau départemental pour penser les équilibres territoriaux entre espaces urbains, agricoles et naturels, à un moment où les lois de décentralisation privilégient d’autres niveaux administratifs.

Le troisième chapitre montre comment les intercommunalités ont contribué depuis 2000 au changement d’échelle des innovations foncières agricoles. Elles ont adapté différents dispositifs techniques mais aussi participé à l’institutionnalisation et à la diffusion de nouveaux principes de gestion du foncier agricole. L’évolution des valeurs et normes culturelles autour du foncier s’avère en effet déterminante.

Le dernier chapitre souligne enfin le poids des individus et des rapports de force socio-politiques dans ces trajectoires d’innovation, que ce soit au sein du monde agricole, des collectivités ou entre niveaux de collectivité. La gestion du foncier agricole nécessite aujourd’hui des compétences transversales dont les intercommunalités peinent à se doter. Ce travail interroge ainsi le rôle et la place de la puissance publique dans le système foncier agricole. Il défend la contribution de la science géographique à la prise de décision politique, et ouvre des perspectives de recherche sur la comparaison des innovations, sur les leviers fonciers de la transition agroécologique et alimentaire, et sur la justice foncière, alimentaire et spatiale.

Mots-clés :

Propriété, innovation, décentralisation, collectivités, gouvernance, transition, justice, coexistence des modèles agricoles, trajectoires territoriales, Hérault, Languedoc.